Lettre envoyées à tous les ministres du gouvernement Macron
Par Alain de LUZAN
Président de L'Institut de Recherche en Géobiologie et Bioénergie
Ingénier Méthode
Ex officier renseignement
Monsieur Nicolas HULOT
Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire
Hôtel de Roquelaure
246, boulevard de Saint Germain
75007 - PARIS
Cassy, le 14 décembre 2017
Monsieur le Ministre,
Comme vous le savez, le rez-de-chaussée du Centre Nucléaire de Production d’Electricité de BLAYE (Gironde) a été inondé dans la nuit du 27 au 28 décembre 1999 (tempête Martin). Les armoires électriques étaient sous l’eau. Cet accident a nécessité une intervention rapide pour remblayer les brèches de la digue et rejeter l’eau dans le fleuve. Sans ces interventions, une catastrophe majeure aurait pu se produire. C’est ce qui motiva la création d’une association de défense : Tchernoblaye !
Si ce risque d’accident semble aujourd’hui écarté, deux autres risques de nature terroriste sont à craindre : celui d’un drone larguant des explosifs au-dessus de la piscine de stockage des combustibles usés et celui d’une cyber attaque.
Le parc des centrales nucléaire a atteint aujourd’hui les trente années de durée de vie initialement prévue. Ainsi, l’occurrence de dysfonctionnements augmente d’année en année.
Nous déplorons tous, d’une part, l’insuffisance des solutions énergétiques alternatives.
D’autre part, un démantèlement semble peu réaliste et inopportun.
1) Son coût représente des dizaines de milliards d’euros… sans le moindre retour sur investissement. Or le grand carénage peine déjà à trouver des financements. EDF et AREVA sont au bord de la faillite.
2) Le coût humain d’un démantèlement est dissuasif pour une main d’œuvre spécialisée (cancers, espérance de vie très raccourcie).
3) Les déchets nucléaires s’entassent depuis des décennies sans que personne n’ait jamais trouvé une solution satisfaisante. En supplément, que ferait-on des énormes volumes de béton et ferrailles contaminés issus d’un démantèlement ?
Je viens ici vous proposer une alternative constructive qui consisterait à ne pas démanteler le CNPE du Blayais mais à le convertir.
L’écorce terrestre est relativement peu épaisse au niveau du Bassin Aquitain. C’est la raison pour laquelle l’eau ressurgit à 70 °C à Dax, chauffée naturellement par le magma sous-jacent (2500°C).
Les stations thermales de Barbotan les Thermes, d’Eugénie les Bains, de Jonzac et la géothermie utilisée pour produire l’eau chaude sanitaire et le chauffage des barres d’immeubles de Cenon et Lormont en témoignent également.
Aussi, le choix de la centrale de Braud et Saint-Louis comme site expérimental de conversion géothermique serait parfaitement justifié : La faible épaisseur de l’écorce terrestre en ce lieu favorise l’accès à cette ressource thermique inépuisable, économique, sans danger et sans stockage qu’est la géothermie profonde en direction du magma.
Je propose d’effectuer un forage profond dans l’enceinte même de la centrale de Braud et Saint-Louis pour obtenir une pression de vapeur suffisante, permettant d’actionner les pales des alternateurs déjà en place. Bien sûr, il convient au préalable d’évacuer les combustibles usés et de vider la piscine de refroidissement.
Le principal obstacle à cette conversion n’est plus aujourd’hui d’ordre technique. Les nouvelles capacités de forage assistées par ordinateur permettent de descendre à 4 kilomètres de profondeur. Avec l’appoint éventuel de pompes à chaleur, il est possible désormais d’obtenir les 300 °C nécessaires à l’entrainement des pales des alternateurs. Les centrales islandaises fonctionnent ainsi.
L’ « Agence Internationale pour l’Energie Atomique » pourrait devenir l’« Agence Internationale pour les Energies Alternatives ». Au lieu de continuer à promouvoir l’énergie nucléaire, elle réengagerait ainsi son action dans une voie d’avenir.
Ces mutations peuvent prendre du temps. Il me semble donc urgent de les initier au plus tôt.
Si l’un de nos 58 réacteurs répartis sur 19 sites entre en fusion, personne ne saura l’éteindre. L’agriculture et le tourisme qui sont nos deux piliers économiques quasi imprenables s’effondreraient … et la France avec.
Non seulement la conversion des centrales nucléaires écarterait un désastre irréversible, mais elle permettrait également de faire des économies considérables, tant sur le plan humain que financier.
L’EPR de Flamanville et ITER à Cadarache sont enlisés. Ne serait-il donc pas plus sûr et plus réaliste de mettre en œuvre cette nouvelle initiative dont nous pourrions ensuite exporter le savoir-faire dans tous les pays confrontés au risque nucléaire pour redresser notre balance commerciale ?
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de ma haute et amicale considération.
Alain de Luzan,
Ingénieur, géobiologue
et ancien Officier Renseignement